l'Afrique meurt aujourd'hui

Au secours pour l'Afrique

Dispositif de sécurité renforcé, spectre des attentats de janvier, chaleur écrasante et poussiéreuse, fumée de grillades omniprésente remontant du très joyeux festival Festigrill… Il y avait pas mal de raisons, cette semaine, de transpirer sévère dans la capitale du Burkina Fuso. Mais la trentaine de compagnies programmées à l’occasion de la 10e édition de la triennale Danse l’Afrique danse !, pilotée par l’Institut français, en était une de plus. Pendant huit jours, les figures emblématiques de la danse contemporaine du continent et les chorégraphes émergents présentaient leurs pièces devant un parterre de professionnels venus des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, de Belgique, de France ou d’Allemagne pour assister à cette plateforme panafricaine itinérante considérée par divers intéressés comme une «vitrine incontournable de la danse»(avec 43 spectacles), «l’unique carrefour de rencontres des chorégraphes» et un moyen d’obtenir un «passeport vers le marché international». Et c’est dire si ce dernier s’agite actuellement, si l’on considère la convergence de focus, de festivals et de foires consacrés depuis quelques années à la création contemporaine africaine. Ainsi, alors que la première édition d’Also Known As Africa, foire d’art contemporain dédiée à l’Afrique, vient de se clore à Paris, on verra prochainement un «100 % Afrique» au printemps à la Villette ou un «focus Afrique» au Festival d’Avignon (la directrice de la programmation, Agnès Troly, était d’ailleurs à Ouagadougou).

On comprend donc que l’usage du mot «pression» revienne en éclats de rire dans la bouche du chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, d’autant que son spectacle Kalakuta Republik (en cours de création) est également très attendu du public local. En 2014, quelques jours à peine avant qu’un soulèvement populaire ne chasse le président Blaise Compaoré du pays, ce quadragénaire burkinabé passé par les plateaux des chorégraphes Alain Platel et Sidi Larbi Chekaoui appelait à la révolte dans Nuit blanche à Ouagadougou au côté du rappeur Smockey, figure emblématique de l’opposition. «Dans la ville, la pièce a fait un tel buzz que, pour raisons de sécurité, on me conseillait de changer de route pour venir travailler le matin.»

Cette fois, c’est autour de l’engagement du père de l’afro-beat, Fela Kuti, «le modèle même du rôle qu’un artiste doit jouer dans la société» que Serge Aimé Coulibaly a conçu Kalakuta Republik. Pour rien au monde un biopic - «Broadway l’a déjà fait» -, plutôt une fantaisie qui reconstitue le bar culte dans lequel le musicien et activiste nigérian donnait ses meetings politiques. «L’idée est d’inviter, dans chacune des villes où sera présentée la pièce, un artiste différent qui témoignerait de son engagement. A Bruxelles [où la première aura lieu fin février aux Halles de Schaerbeek, producteur du spectacle, ndlr], je rêve de pouvoir inviter Stromae, par exemple !»

Le nom de Serge Aimé Coulibaly circulera bientôt dans les plaquettes des grands festivals français de l’été. Et s’il revient régulièrement aujourd’hui dans la bouche de plusieurs artistes africains présents à la triennale, c’est aussi en raison du regard critique que le chorégraphe porte sur la politique de l’Institut français, réseau qui, à travers la danse contemporaine (et de son étendard Danse l’Afrique danse !), a assis depuis vingt ans sur le continent un soft power hexagonal soumis à controverses. «L’Institut français offre une vitrine extraordinaire avec cette manifestation qui, certes, a permis la circulation de beaucoup d’artistes. Mais j’ai toujours refusé de participer lorsqu’elle prenait la forme d’un concours de danse contemporaine. Et il y a encore des raisons de la considérer comme un outil post-colonial n’associant pas suffisamment les acteurs locaux.»

«Pâles resucées»
Depuis 1995 en effet, date de création de Danse l’Afrique danse !, l’Institut français, bras armé culturel de la France qui dépend aujourd’hui du ministère des Affaires étrangères, a joué un rôle fondateur dans le développement de la danse contemporaine sur le continent. A travers un travail de coopération culturelle et de rayonnement des artistes français, puis via un travail de structuration et de professionnalisation. «La quasi-totalité des chorégraphes africains qui tournent aujourd’hui à l’international - comme Robyn Orlin, Kettly Noël, Faustin Linyekula - ont émergé grâce à cette manifestation», rappelle Sophie Renaud, directrice du département des échanges et des coopérations artistiques de l’Institut français. Une manifestation copiée-collée du célèbre concours de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), qui aurait néanmoins contribué à cimenter des standards : «Pendant des années, la politique était d’envoyer sur place de grands chorégraphes français comme Angelin Prejlocaj pour former des danseurs "exportables", résume un professionnel. Et on s’est retrouvé avec de pâles resucées de ses pièces que l’on balançait ensuite sur le marché hyperconcurrentiel de la danse. Ça a fait fuir le public et les programmateurs aussi se sont lassés.»Du propre aveu de Sophie Renaud, «il y a eu au début, c’est vrai, un problème de formatage. Mais aujourd’hui la question ne se pose plus, et la mondialisation, surtout avec l’arrivée d’Internet, se joue aussi au niveau esthétique».

Le combat de la nouvelle génération vise en effet à dépasser les clichés exotisants et les thèmes surexploités de l’exil, de la négritude et de la décolonisation. Cette année, les chorégraphies des Tunisiens Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek ou de la Malgache Judith Olivia Manantenasoa ont su donner du souffle à un début de triennale très inégal.

Mais si l’on en croit l’Ivoirien Massidi Adiatou, la route est encore longue pour s’abstraire de ce qu’il considère comme un fléau esthétique : «Ce fléau, c’est l’expression "danse contemporaine", une notion mal comprise par plusieurs chorégraphes, qui ont longtemps cherché à répondre aux attentes présumées du marché occidental. Pour ma part, je ne l’utilise plus jamais.» D’autant que sa précédente création, la Rue Princesse, associait de jeunes danseurs de coupé-décalé d’Abidjan qui avaient vu leur «rue Princesse» rasée par le président Ouattara. La danse contemporaine, une expression repoussoir ? «Ici, elle l’est devenue et c’est normal, reprend Serge Aimé Coulibaly. On a cherché à transmettre des techniques de danse alors qu’on aurait dû et pu former des créateurs.»

La pomme de discorde n’est pas qu’esthétique. «Rien que sur le format de présentation des spectacles, il y a un problème, souffle un programmateur. Aller voir une représentation dans une salle de l’Institut français ne correspond pas aux pratiques culturelles locales !» A cet égard, Ouagadougou fait figure d’exception avec ses nombreuses salles souvent remplies : la splendide Termitière (centre de développement chorégraphique dirigé par les coorganisateurs de la triennale, Salia Sanou et Seydou Boro), le Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (Cito), l’Atelier Théâtre burkinabé (ATB)… Reste qu’un festival comme les Récréâtrales (qui se tient fin octobre), avec ses pièces données dans les cours des maisons, draine un autre public… Quant à la stratégie générale de développement de la danse sur le territoire, la plupart concèdent à l’Institut français d’avoir commencé, pour la première fois en vingt ans, à tirer les leçons des vives critiques formulées à son égard.

Opérateurs locaux
Auparavant biennale, Danse l’Afrique danse ! est passée en périodicité triennale en se débarrassant du format «concours». C’était le temps nécessaire pour organiser quatre plateformes régionales intermédiaires de repérage, adossées aux festivals de Tunisie, du Mozambique, du Cameroun et du Sénégal (pilotés par des opérateurs locaux), et aussi pour offrir dix-sept résidences de création aux jeunes artistes, sous le regard d’un chorégraphe plus confirmé de leur choix. «Tout cela a généré une dynamique entre opérateurs africains,argumente Sophie Renaud. Nous travaillons désormais à tous les maillons de la chaîne - formation, structuration, diffusion - de façon plus collective.»

Le chantier de travail, cependant, reste énorme pour le milieu du spectacle vivant africain. Et du Marché des arts du spectacle africain (Masa) d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire, aux Journées théâtrales de Carthage, on n’en finit pas de chercher les moyens de consolider le marché panafricain, de former les artistes à l’entrepreneuriat culturel et surtout, pierre angulaire du combat, de diversifier les sources de financements - la danse étant principalement tributaire des fonds étrangers (de l’Institut français et de Total, par le biais de sa fondation, pour la triennale). «L’absence du maire de Ouagadougou et du ministre de la Culture burkinabé lors de la soirée d’ouverture de la triennale fut éloquente, déplore Sophie Renaud. Le ministère a consenti à lâcher 30 000 euros alors qu’une telle manifestation, drainant des professionnels internationaux, devrait être cofinancée [le budget total du festival est de 450 000 euros]. S’il y a bien une chose qu’on a échoué à faire en vingt ans sur le continent, c’est mobiliser les pouvoirs publics.» Un travail de lobbying nécessaire à une pleine émancipation du secteur ?

1 – « C'EST L'AFRIQUE : Quand vous épousez une femme africaine, elle doit savoir que la deuxième va suivre, puis la troisième (...). C'est l'Afrique », a expliqué devant la chambre l'un de ces élus, Junet Mohammed, cité par Capital FM. « A chaque fois qu'un homme rentre à la maison avec une femme, elle est considérée comme la deuxième ou la troisième femme, a renchéri Samuel Chepkong'a, président de la commission des affaires juridiques et légales du Parlement, cité par le quotidien Nation. Selon la loi coutumière, vous n'avez pas besoin de dire à votre épouse quand vous rentrez à la maison avec une deuxième ou une troisième femme. Toute femme que vous ramenez à la maison est votre femme. »

2 – « Aussi, c’est sans aucun doute que nous affirmons que si un homme épouse une seule femme, il n’en mourra pas. Cependant, s’il en épouse plusieurs, il est sûr d’être à l’origine d’un chapelet de problèmes. A cette liste, on pourrait déjà enregistrer les problèmes personnels qui touchent la santé de ce truand sexuel (hypertension en général et toutes autres maladies dues au stress permanent), puis il y a les problèmes d’ordre généraux que sont le manque de temps nécessaire pour éduquer la ribambelle d’enfants accumulés, comme ils aiment à le faire, la carence ou l’insuffisance de moyens financiers pour assurer une vie décente à ces progénitures qui n’ont rien demandé, l’incapacité d’inculquer un certain nombre de mécanismes visant à bâtir ou à conserver l’unité, l’entente et la cohésion du fait des tensions permanentes et récurrentes dans les foyers, l’augmentation de la pauvreté et des enfants de la rue quand les géniteurs ne trouvent plus leurs repères de pères, et les éternels problèmes de maladies sexuellement transmissibles diverses et variées, etc. 
Autant de difficultés qui sont causées par la polygamie dans notre pays. »

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